« Vraiment ? Un gros délire ! » N°2

13 h 27 minutes.

Du bout de son pouce et index de pianiste, l’amant se contentait de caresser le corps de son amante par pulsion.

Ayant trouvé quatre zones érogènes du nombril à l’épaule droite du corps féminin, il en jouissait par convulsion sans pour autant bander et donc sans éjaculer.

Lætitia venait de vivre quatre orgasmes à la suite sans avoir été pénétrée.

Un semblant de plénitude commençait à envahir son état.

Comme un disque raillé, elle ne faisait que murmurer : « "Oh, mon Dieu ! Je vais être en retard !»

À part être le jumeau du nouveau maire de Perpignanouze, depuis une décennie, François, divorcé, depuis trois ans, était reconnu comme le meilleur ostéopathe du 66*.

Il avait la réputation de stabiliser les dépressifs et le mal de vivre de certains et de certaines : Les femmes en jachère frustrées et les quinquagénaires impuissants du 66*

Il avait aussi le don de faire disparaître à tout jamais le syndrome des hypocondriaques mondains.

Une rumeur courrait dans la ville que François utilisait parfois la méthode de la

« calinothérapie »* à même sa consultation : quand la cliente est bonne à fourrer, le glougloutement des dindes envahissait maladroitement les gémissements des clientes.

Il était blond, bouclé, aux yeux bleus et pas un gramme de graisse stagnait sur son corps de Grec. Doté d’un fessier musclé d'origine Afro* et rebondi à faire pâlir nos Nonnes et nos converties.

François était devenu le fantasme de sa clientèle.

Cependant, les honoraires de ses consultations étaient comparables à un minuscule achat de chez Vuitton.

Lætitia était l’épouse de l’indétrônable assureur des Catamerdes* implanté depuis 1945 au boulevard Clemenceau du centre-ville, Joan Pocavergonya*.

Mais qu’est-ce qu’il était moche le Joan ! Ideux, bête, petit, gros au visage rubicond orné d’une magnifique tonsure de moine avec évidemment un embonpoint soulignant sa silhouette : un cube parfait sur une tête visée et surtout les poches pleines d’oseilles.

Lætitia, issue d’une famille d’agriculteur, avait épousé Joan…plutôt son compte en banque. Puis ne sachant pas quoi faire de ses journées, elle avait accepté un poste à la mairie pour faire plaisir à Paul Oital, le jumeau de François en se faisant farcir le calamar.