« Un désir nommé verdâtre »

Bourvil en était sensuel et sexy.

Assise sur un sofa du gran centre commercial Escudero* de la Junquera*, j’attendais ma moitié qui ne faisait pas que lécher les vitrines.

Il prit le temps de me parer en me déposant son cuir sur mes genoux et ses lèvres sur mon front en me lâchant sous un souffle chaud un : « J'arrive ! Ne drague pas. Ne me quitte pas. Je t’aime. Je reviens !  »

Quelques minutes plus tard.

On aurait dit deux Tourmaline vertes faisant la glisse au bord de la plage de Canet-en-Roussillon*. Plutôt, deux nénuphars surnageant la Basse* de Perpignan* sur une eau visqueuse et gluante au caprice de la tramontane*. Comme une paire d’agate immergée dans la cadence de la mer Rouge*, hésitant entre l’inertie et la pétulance.

Finalement, je reste admirative de leurs beautés. L’un semblait sableux, tandis que l’autre me paraissait aussi doux que la gélatine tiède de cochon.

J’étais séduite par ces divinités.

Quand bien même sous la torture, je n’aurais pu exclure un des deux.

J’ai deux mains.

Indissociable, je prends le binôme pour m’y amuser en toute discrétion jusqu’à ce qu’il revienne.

Quand bien même il ne s’agit que de gourmandise, tromper reste un péché.

Au diable ! Tromper, ce n'est pas forcément l’adultère !

Hum… Quel plaisir de faire des boulettes avec ses crottes de nez aussi vertes qu'épaisses jusqu'à ce qu’elles deviennent sèches et dures !

Moralité :

Se faire plaisir n’est pas se faire du bien.

Se faire plaisir est d’atteindre la lucidité de ce que représente la douleur.

Juliette Delculestret