« Les jeux sont faits, rien ne va plus »
- lemenstrueldeperpi
- 24 août 2023
- 3 min de lecture

— Monsieur, savez-vous pourquoi vous êtes ici ?
— Évidement ! Je suis le coach le plus réputé du 66*. Vous ne devez pas ignorer que j’ai accompagné plusieurs commerces à la faillite. J’assiste aussi avec honneur à de nombreux suicides et je suis le spécialiste du blanchissement d’argent !
Je suis le meilleur !
D’ailleurs, mon agenda est rempli jusqu’à fin 2025.
L’OPJ ébranlait comme un haricot vert secoué par un trisomique avant d’être gobé :
— Monsieur, vous êtes ici, car vous êtes présumé coupable pour ‘non-assistance en personne en danger’.
Pouvez-vous me détailler les faits de ce mardi ?
— Je pars d’un principe que le ‘beau’ est apparent. Il est donc inutile de gratter le 'laid' avec l’espoir de trouver du pétrole.
Peine perdue.
D’après la logique mathématique, je considère qu’il y a des failles et des erreurs chez l’humain. Grâce au protocole sociétal actuel, je développe mon activité sans aucun effort de manipulation ni tromperie. J’agis, tout simplement, avec les nouveaux codes de notre société en tous genres.
Maintenant, je viens au fait :
Il n’était pas loin de 01 h 00. Je sortais du club ‘Xucamolla' du centre-ville.
— Que faisiez-vous au ‘Xucamolla’ ?
— Je me branlai en initiant des mineures femelles, mâles et travelos de toutes nationalités à utiliser leur caméra pour qu’elles, pour qu’ils puissent montrer leur cul à Instagram* et gagner un salaire digne de cette erre : 50.000 mils mensuels.

— Combien de verre aviez-vous bu ?
— Mon très cher monsieur, sachez que je suis abstème depuis ma naissance. Je ne fume ni de l’herbe ni du tabac et je ne me drogue pas non plus. Mon seul pêché est de sucer à longueur de journée des radis.
— Des radis ?
— Oui monsieur! Des radis. Je ne croque jamais les radis, je les suce jusqu'à leur disparition dans ma bouche. Si vous permettez, revenons au fait : Il était donc presque 01 h 00 du matin quand je sors du ‘Xucamolla’. Je marche d’un pas assez lent, car il fait très chaud.
J’entends des râles. Je déduis très vite que ses râles proviennent d’une personne alcoolisée. Je m’approche doucement de l’endroit.
J’observe que cette personne est tombée sur le ventre à même le sol. Effectivement, je constate qu’elle a besoin d’aide pour se relever.
Or, je pars d’un principe que cette personne n’a pas eu besoin d’aide pour boire de l’alcool et finir dans cet état. Voyez-vous, monsieur, chacun est maître de lui-même.
Je suis libre de choisir mes faits et gestes. J’ai choisi de laisser libre cette personne, la tête dans la merde, pour qu’elle puisse assumer ses conséquences en toutes connaissances de cause. Je ne me considère ni auteur ni coupable des misères des autres. Comme le dit si bien l’expression ‘A chacun sa merde’.
— Je vous fais un rappel des faits : Jean-Christophe, tétraplégique certes alcoolisé, est tombé de son fauteuil électrique en sortant du ‘Xucamolla’ à cause du trottoir trop élevé. Après votre passage, au bout d’une heure, Jean-Christophe s’est vidé de son sang par un traumatisme frontal causé par la chute.
Avez-vous autre chose à rajouter ?

— Monsieur l’OPJ, si je suis votre logique, vous devriez auditionner toutes les personnes qui ne sont pas passées devant Jean-Christophe avant qu’il se meure et se vide de son sang par sa faute. Sinon, pour le trottoir, ça va être encore la faute à M. le maire ?
Du coup, la pluie, c'était Hollande et le feu Macron ?
Dans ce cas, il faut interner d'office la moitié du 66*
Vous y compris !
— Pas bête la bête… Pas con du tout ça…